HYMNE POUR LA FETE DE SAINT BENOIT LABRE
HYMNE
POUR LA FETE DE SAINT BENOIT LABRE[1]
Au
Père Charles Honoré
D’être
moine était ton rêve :
Nul
couvent ne t’a voulu[2].
Alors,
pour prier sans trêve,
A
l’exil te résolus.
Ainsi, comme au Moyen-Age,
Des
plus grands pèlerinages
Tu
parcourus les chemins ;
Puis
tu vins, mendiant libre,
Adorer
le long du Tibre,
Dans
la ville des Romains.
Pauvre
corps qui se délabre,
Corps
sans soin de vagabond,
On
te trouve, Benoît Labre,
Sous
l’église, moribond :
Tu
quittes la vi(e) des hommes.
Alors
les enfants de Rome,
En
groupe et criant très fort,
S’en
vont, de place en ruelle,
Pleurer
la triste nouvelle :
« Il
est mort, le saint est mort ! »
Comme
le peuple criaille
Et
partout scande ton nom,
Tu reçois des funérailles
A
Sainte-Marie-aux-Monts.
On
se presse sur ta dalle
D’une
ferveur sans égale.
Tant
de miracles ont lieu
Qu’on
ouvre aussitôt[3] l’étude
D’admettre
en béatitude[4]
Benoît,
« vagabond de Dieu ».
C’est
que dans la Cité sainte,
De
toi, même en t’humiliant,
Nul
n’ouïs la moindre plainte ;
Tu
fus le saint mendiant.
Tu
récitais le rosaire
Pour
tes frères en misère.
Toi
qui n’as table ni toit ;
Toi,
pourtant, qui fais l’aumône,
Des
pièces que l’on te donne,
A
plus malheureux que toi.
Il
est clair que Jésus t’aime
De
lui être, ô saint Benoît,
Un frère au courage extrême,
Pauvre
de tout sauf de foi.
Ce
noyau[5]
de l’Evangile,
Si dur aux croyants fragiles :
« Veillez
à vous renier ! »,
Tu
en fis ta vie entière.
La
nôtre en soit l’héritière,
Nous
qu’orgueil tient prisonniers.
*
Guy
Jampierre, février 2014
[1] Ainé d’une famille de 15 enfants, né près de Boulogne en 1748. Mort à
Rome le 16 avril 1783.
[2] Notamment Trappistes et Chartreux du Nord de la France, sa région
d’origine.
[3] Benoît est mort le 16 avril
1783, et son procès en béatification s’ouvre en mai de la même année.
[4] Il sera béatifié par Pie IX en 1860 et canonisé par Léon XIII en 1881.
[5] A la fois au sens de partie centrale, mais aussi parce que c’est un
peu dur à avaler.
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