HYMNE POUR LA FETE DE SAINTE COLETTE
LXXXVIII
HYMNE
POUR LA FETE DE SAINTE COLETTE[1]
Ballade de l’amour fou
Sainte
Colette à l’unique piété,
Sainte
Colette au dévorant amour,
Petite
enfant que Dieu voulut prêter
A
des parents près du bout de leurs jours[2]
Puis
s’est gardée pour sa royale cour,
Dis,
Nicolette, à nos âmes craintives,
A
nos humeurs parfois dubitatives,
Comme
il est doux ton permanent carême,
Comme
il est bon que saintement l’on vive :
Qui,
sinon Dieu, mérite autant qu’on l’aime ?
Pendant trois ans, cette captivité
Avec,
pour feu, l’autel à contre-jour,
T’aura
baignée de divine clarté[3].
Quand
t’apparut François le troubadour,
Et
sainte Claire, en de pauvres atours,
Tous
deux craignant leur ordre à la dérive,
Ils
ont voulu que toi, tu le ravives, Toi
qui connus, sans le moindre dilemme,
Qu’être à Jésus vous
rend tout sauf captive :
Qui,
sinon Dieu, mérite autant qu’on l’aime ?
On
te croyait vivre en aridité,
Ton
joug terrible, infiniment trop lourd,
Mais
ta passion pour le Ressuscité
Te
soulevait au céleste séjour[4]
Et
ton habit te semblait du velours.
Dieu,
t’accueillant déjà sur l’autre rive,
Dessous
tes pas faisait sourdre l’eau vive[5]
Il
t’a voulue le plus ardent emblème,
La
fleur qu’Il offre aux sœurs contemplatives.
Qui,
sinon Dieu, mérite autant qu’on l’aime ?
Envoi
En
te fêtant de tendresse votive,
Nous
ranimons notre flamme chétive. Du Christ l’amour ne peut être
qu’extrême ;
En
tes excès, tu n’as rien d’excessive :
Qui, sinon Dieu, mérite autant qu’on l’aime ?
*
Guy Jampierre, diacre
janvier 2013
[1](1381-1447). Grande mystique. Réformatrice de l’ordre des Clarisses.
Fêtée le 6 mars.
[2] La mère de Colette, jusque-là stérile, avait 60 ans quand elle l’a
mise au monde, après avoir longtemps prié saint Nicolas, d’où le prénom de
Nicolette, dont Colette est le diminutif.
[3] Elle se fit murer entre deux contreforts de l’église de Corbie, sa
ville natale, sans d’autre lumière qu’une grille donnant sur l’autel. Elle y
resta trois ans, jusqu’à l’apparition de saint François et de sainte
Claire.
[4] On a parlé pour elle de lévitation.
[5] On représente Colette près du puits de la Samaritaine, car, parmi les
miracles qui lui sont attribués, figure l’alimentation de puits à sec.
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