HYMNE POUR LA FETE DE SAINT LEON LE GRAND
LXXXIV
HYMNE
POUR LA FETE DE SAINT LEON LE GRAND[1]
Il
mourait de zizanie
Le
bel Empire romain,
Il était à l’agonie.
Pour
le coup, tous les chemins
Sans
risque menaient à Rome
Cette
envahissante somme
De
Vandales et de Huns,
De Wisigoths, de Burgondes.
Des loups rôdant par le monde,
Il n’en manquerait aucun.
Seul recours dans la tourmente,
Léon convainc Attila,
Bien qu’elle lui fût béante,
Que jusqu’à Rome il n’allât[2].
Quand les hordes de Vandales
En cette cité dévalent,
De
Genséric il obtient
D’épargner la ville sainte :
Ni
feu ni viol ni contrainte ;
De
violence on se retient[3].
Pauvre Eglise alors saisie
Des
plus graves tremblements !
C’est
le temps des hérésies
Déchirant
atrocement
La
tunique sans couture :
Les
uns niant la nature
Divine
de Jésus-Christ[4] ;
D’autres[5]
disant au contraire
Que
de l’homme il n’est le frère,
Que
jamais il ne souffrit.
Nous
devons à ce grand pape
Du
credo l’intégrité
Et que vînt l’ultime étape :
La foi dans sa pureté.
Quand
prélats, savants et moines
Fixèrent à
Chalcédoine[6]
Que Jésus
est homme et Dieu
Sans
clivage ni mélange,
On dit que
le chœur des Anges
Vibra d’un
chant mélodieux.
De la sainte
Liturgie
Il fit le
premier Missel
Pour que
le peuple qui prie
Pleinement
se sente au Ciel.
De
limpidité parfaite,
Ses sermons pour grandes fêtes,
Qui sont venus jusqu’à nous,
Sont d’une
tendresse exquise
Quand, à l’amoureuse Eglise,
Il parle de son Epoux.
S’Il
soutient Rome première
C’est pour
porter le devoir
De la
succession de Pierre
Et non par goût du pouvoir.
Il tient le suprême office
Entièrement au service
Du peuple des baptisés,
Et malgré
tous les obstacles
D’une
époque de débâcle,
Il est
pierre, il est posé.[7]
Du
Pasteur et du fidèle
Dans
l’amour du Rédempteur,
Il demeure le modèle.
Serviteur des serviteurs[8],
Saint,
Grand, Docteur de l’Eglise[9]
Par la
Parole transmise,
Tenant la
Croix pour bâton[10],
Véridique
et pacifique,
Sur le
Siège apostolique,
L’Esprit nous donna Léon.
Guy Jampierre, diacre
Octobre 2012
[1] Pape de 440 à 460, Canonisé. Déclaré Grand. Docteur de l’Eglise.
[2] En 452, lors de la célèbre rencontre de Mantoue, le pape convainc le
célèbre conquérant d’épargner Rome sans défense, et que ses troupes se retirent
d’Italie.
[3] En 455, le pape obtient de leur chef Genséric que les Vandales qui
déferlent sur Rome n’incendient pas la ville et qu’ils ne commettent ni
meurtres, ni viols, ni violences.
[4] Notamment, les Nestoriens acceptaient
que Jésus soit vrai homme, mais qui niaient qu’il fût Verbe de Dieu.
[5] La pensée « monophysite » du moine Eutychès se voulait
différente de celle d’Apollinaire et de Valenstin (les docétistes) mais, comme
elle, niait la réelle humanité du Christ, qui ne nous aurait pas été
« homoousios », c’est-à-dire consubstantiel.
[6] Le Concile de Chalcédoine, en l’an 451, poursuivit les travaux de ceux
de Nicée et de Constantinople. La doctrine christologique qui y fut affirmée,
et qui formule notre foi, s’était inspirée d’un écrit de soutien
que le pape avait envoyé au patriarche de Constantinople, le « Tome à Flavien ».
que le pape avait envoyé au patriarche de Constantinople, le « Tome à Flavien ».
[7] cf. Matthieu 16 ,18a « Eh bien ! Moi je te dis :tu es Pierre, et sur cette pierre,
je bâtirai mon Eglise… »
[8] Le papes signent souvent διάκονος τον διάκονων, « diacre des
diacres » ou « serviteur des serviteurs ».
[9] Saint Léon fut le premier pape à être appelé « le
Grand » », et « Docteur de l’Eglise».
[10] cf. Psaume 23, 4 : « Si
je traverse les ravins de la mort, … Ton
bâton me guide et me rassure. »
Commentaires
Enregistrer un commentaire