HYMNE POUR LA FETE DE SAINT JEAN DE DIEU
XL
HYMNE POUR LA FETE DE SAINT JEAN DE DIEU
Frère
saint Jean de Dieu, dis-nous tes aventures,
Toi,
tour à tour berger, soudard, déambulant,
A
qui rien ne manqua de ce qu’une âme endure
Quand
l’astre qui la guide est sombre et violent ;
Dis-nous
ce qui t’a pris quand un sermon d’Eglise[1]
Te
fit soudain jeter pantalon et chemise
Et
bondir jusqu’à Dieu d’un gigantesque élan !
Frère
sait Jean de Dieu, dis, c’était quoi, l’envie
Que
chacun te crût fol et que l’on t’enfermât ?
Est-ce
ainsi qu’il fallait ta sagesse assouvie :
Pauvre
autant que le pauvre et vide d’estomac,
Heureux
du bois glané vendu de porte à porte,
Heureux
des indigents que sur ton dos tu portes
Et
dont tu veux guérir et l’âme et l’eczéma ?
Frère
saint Jean de Dieu, dis-nous le grand mystère
Qui
fait que si le don de raison nous grandit,
Ce
n’est pas le bon sens qui fait tourner
la terre
Ni
rendre l’espérance à qui se sent maudit ;
Non,
c’est, fou comme Dieu, servir, aimer sans cesse,
Se
recouvrir d’opprobre et crier d’allégresse,
Et,
si près de l’enfer, ouvrir le paradis.
Frère
saint Jean de Dieu, dis-nous : comment te suivre ?
Comment
rend-on noblesse aux objets de mépris ?
Achète-t-on
le monde en piécettes de cuivre ?
Oh !
Oui ! Refais en nous ce que tu
entrepris
Pour
tous les malheureux qui souffraient à Grenade ;
Fais
que ton lazaret montre à nos cœurs malades,
Frère
saint Jean de Dieu, comme on aime le Christ.
*
Guy
Jampierre, diacre
février 2009
[1] Sermon du Père d’Avila, le jour de la Saint-Sébastien, suite auquel
Jean de Dieu courut nu dans la ville de Grenade, annonçant la Bonne Nouvelle.
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