HYMNE POUR LA FETE DE SAINT CYRILLE DE JERUSALEM
LII
HYMNE POUR LA FETE DE SAINT CYRILLE DE
JERUSALEM[1]
Jérusalem,
en fait, un pauvre siège !
Pour
un évêque, un sombre crève-cœur !
User
sa vie à déjouer des pièges
Et
de l’exil connaître les rigueurs[2]…
« Ta
foi, Cyrille, attisait ton courage.
Il
en fallait : sec n’était pas le sang
Versé
partout d’antichrétienne rage
Par
des Césars[3]
au règne pâlissant. »
« Nous
te devons notre âme ressaisie :
Sois-tu
loué d’avoir tant réfuté
La
déferlante et maligne hérésie
Niant
le Christ en sa divinité[4] ! »
« En
relisant tes saintes catéchèses
Nous
nous sentons de tes illuminands[5] :
L’inquiétude
en nos âmes s’apaise,
La
mort du Christ est notre enfantement. »
« Le
Saint Sépulcre est là, qui sert d’école[6] ;
L’Anastasis[7]
en est le tableau noir
Et
quand ta voix sonne sous la coupole
La
Vérité ne craint plus d’éteignoir. »
« Lorsque
la Croix se posa sur la ville[8]
Ainsi
qu’un pont qui rejoint terre et Ciel,
Ne
vit-on pas que l’évêque Cyrille
Avait,
de grâce, un don providentiel ? »
«
Et cependant, tristesse est ta pitance :
Tu
vois la foi sans cesse à rebâtir,
Comme
si vaine était notre espérance
Et
vain le sang qu’ont semé les martyrs. »
« Mais
tu conduis des rites aux mystères
Et
du mystère au vécu quotidien.
Croire,
pour toi, c’est le « oui » salutaire
Et
ce qui fait la force des chrétiens[9]. »
« Reviens
à nous ! Prêche-nous ce carême !
Fais
nous vibrer de ton enseignement !
Fais
nous revivre, en esprit, le baptême
Un
jour reçu, pour éternellement… »
*
Guy Jampierre, diacre
février 2010
[1] (circa 315 † 387) Evêque de
Jérusalem. Prédicateur de remarquables catéchèses. Proclamé docteur de l’Eglise
en 1883, par Léon XIII.
[2] Saint Cyrille a dû par trois fois
quitter son siège, de 357 à 359 ; de 360 à 362 et de 367 à 379, en raison
de son opposition à l’arianisme.
[3] On pense notamment aux persécutions
sous Dioclétien, à partir de l’an 303, qui furent féroces, surtout en Orient.
[4] L’arianisme, soutenu par des empereurs et par nombre
d’évêques, fut la lèpre des premiers siècles chrétiens.
[5] Les illuminands étaient ces
candidats au baptême de Pâques, qui recevaient d’abord la
« procatéchèse » comme ouverture à leur initiation.
[6] C’est dans le Saint-Sépulcre que
Cyrille prêcha ses célèbres catéchèses.
[7] Anastasis (du mot grec signifiant
résurrection) est la partie du saint Sépulcre comprenant le tombeau du
Seigneur.
[8] On rapport que le jour de Pentecôte (7
mai) 351, vers le 3ème heure, une grande Croix apparut dans le ciel
de Jérusalem, allant du Calvaire au Mont de Oliviers. Elle fut vue par tous et
resta plusieurs heures à estomper les rayons du soleil.
[9] Cyrille dit que le mot foi se rapporte à l’assentiment aux
vérités du dogme, ma is aussi au don de
l’Esprit, qui leur distribue aux
chrétiens leurs charismes, et leur fait soulever des montagnes.
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