HYMNE AUX SAINTES FELICITE ET PERPETUE
XXVIII[1]
HYMNE
AUX SAINTES FELICITE ET PERPETUE
Ainsi qu’à Saturninus et
Secundulus, esclaves catéchumènes et Saturus, le catéchiste, leurs frères dans le
martyr.
« Que
nous sommes petits devant votre courage
Vibia
Perpétue, et toi, Félicité,
Vous
qui donniez la vie et que la mort saccage
Dans
les tout premiers temps de la maternité !
L’une était patricienne et l’autre était esclave :
Vous
aviez même don d’aimer Dieu sans entrave,
Vous étiez les deux sœurs du Maître en
pauvreté. »
« Rome s’était durcie,
cruelle était Carthage
Où qui rêvait du Christ au
cirque était promis,
Où qui du doux Jésus suivait
l’apprentissage
Etait gibier du reître et du
peuple vomi.
Es-tu
chrétienne ? – Oui ! Et la cause était dite…
Mais vous changez l’arène en
Jardin des Mérites ;
Le flot de votre sang tombe
comme un semis. »
« Que nous sommes petits
devant ce témoignage
Nous qui aimons Jésus d’un
cœur par trop étroit,
Qui trouvons à la peur
toujours quelque avantage,
Qui sommes, de voir Dieu,
tièdes ou même froids !
Faites, ô saintes sœurs, que
l’on se scandalise
De
voir, faute de joie, se moisir des
églises
Et des hommes de Dieu n’osant
porter la croix. »
« Que
nous sommes petits devant vous, saintes femmes,
Nous
qui sacrifions aux nouveaux dieux païens :
Le
culte de l’argent, le faux confort de l’âme,
Le
bonheur frelaté que le vice entretient,
Et
le commode oubli qu’il est des lieux sur terre
Où
sévissent encor des Septimes Sévères,
Que
sous des cris haineux périssent les chrétiens.»
« Jeunes
roses fauchées, bienheureuses martyres
Votre
Eglise en ce jour nous fait ressouvenir
Que
ce n’est que d’Esprit que nos poumons respirent,
Que,
mieux que vivre en Dieu, rien ne peut
advenir.
Martyres
consommées, martyres avérées,
Comme
des lys des champs par la Vierge parées,
En
votre sainteté faites-nous rajeunir. »
*
Guy
Jampierre, diacre
docteur en théologie
[1] Les hymnes I à XXVII figurent dans le premier recueil de poésie
religieuse Seigneur, ouvre mes lèvres…
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