A propos des indulgences …
Qu’est-ce que le péché ?
Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la
conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu
et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il
blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été
défini comme " une parole, un acte ou un désir contraires à la loi
éternelle " (S. Augustin, Faust. 22, 27 : PL 42, 418 ; S. Thomas
d’A., s. th. 1-2, 71, 6).
Le péché est une offense de Dieu : " Contre toi,
toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait " (Ps 51,
6). Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos
cœurs. Comme le péché originel, il est une désobéissance, une révolte contre
Dieu, par la volonté de devenir " comme des dieux ", connaissant et
déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi " amour de soi
jusqu’au mépris de Dieu " (S. Augustin, civ. 14, 28). Par cette exaltation
orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de
Jésus qui accomplit le salut (cf. Ph 2,6-9). Le péché est notre refus, sous de multiples
formes, d'être conduit par Dieu. L'homme veut être son propre maître, sa propre
fin et prendre la place de Dieu, il brise alors sa relation au Dieu Créateur.
C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du
Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux sa violence et sa
multiplicité : incrédulité, haine meurtrière, rejet et moqueries de la
part des chefs et du peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison
de Judas si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des disciples. Cependant,
à l’heure même des ténèbres et du Prince de ce monde (cf. Jn 14,30), le sacrifice du Christ devient la source de
laquelle jaillira intarissablement le pardon de nos péchés.
Deux façons de qualifier le péché
- Péché mortel (qui
tue la vie de Dieu en nous) : Le péché mortel est une désobéissance à la loi
divine par laquelle on manque gravement à ses devoirs envers Dieu, envers le prochain
et envers soi-même. Pour constituer un péché mortel, outre la gravité de la
matière, il faut la pleine connaissance de cause et une réelle volonté de le
commettre. Ce péché pour être pardonné nécessite une réconciliation
sacramentelle par laquelle le baptisé est à nouveau et pleinement
admis dans la communion de l'Eglise.
- Péché véniel: Tous
les péchés n'ont pas la même gravité. Il y a des pensées, des paroles, des
actions et des omissions que la conscience réprouve. La tradition les appelle
péchés "véniels", ce qui signifie "pardonnables". Un acte
de charité, un véritable regret, je confesse à Dieu et l’absolution de la messe
obtiennent le pardon de ces péchés. Le but, en toutes choses, est d’être
conforme à ce que Dieu veut pour nous. Le but c’est notre bonheur total et
définitif dans le cœur de Dieu.
Conséquences du péché
Le péché a une double conséquence. Le péché
grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables
de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la "peine
éternelle " du péché. C’est pourquoi il est nécessaire de se
confesser au plus vite de ces péchés-là pour restaurer en notre âme la vie de
Dieu et la communion avec Lui. La confession
individuelle et intégrale des péchés graves suivie de l’absolution demeure le
seul moyen ordinaire pour la réconciliation avec Dieu et avec l’Église. D’autre
part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain des créatures au
mal nous avons donc besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort,
dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on
appelle la " peine temporelle " du péché. Ces deux peines
ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de
l’extérieur, mais comme vraiment découlant de la nature même du péché. Une
conversion qui procède d’une fervente charité, peut arriver à la totale
purification du pécheur, de sorte qu’aucune peine ne subsisterait (cf. Cc.
Trente : DS 1712-1713 ; 1820).
Dans notre monde, quand on commet une faute grave, il y a un
jugement qui provoque une amende, ou même une peine d’emprisonnement. Quand
nous commettons un péché, il y aussi des conséquences. Le pardon du péché et la
restauration de la communion avec Dieu entraînent la remise des peines
éternelles du péché. Mais des peines temporelles du péché demeurent. Le
chrétien doit s’efforcer, en supportant patiemment les souffrances et les épreuves
de toutes sortes et, le jour venu, en faisant sereinement face à la mort,
d’accepter comme une grâce ces peines temporelles du péché ; il doit
s’appliquer, par les œuvres de miséricorde et de charité, ainsi que par la
prière et les différentes pratiques de la pénitence, à se dépouiller
complètement du " vieil homme " et à revêtir
" l’homme nouveau " (cf. Ep 4, 24). Quand nous avons reçu
le pardon de Dieu, il faut en quelque sorte subir la peine, réparer, ce qui va
nous purifier, nous libérer pour nous préparer à vivre dans le cœur de Dieu, la
plénitude de la vie.
L’indulgence
D’où l’indulgence
(du latin indulgere,
« accorder »)
qui est le « don total de la
miséricorde de Dieu ». Dans le sacrement de réconciliation, le
Seigneur nous pardonne nos péchés. Par la grâce de l’indulgence, le Seigneur
nous libère aussi de la « peine temporelle », c’est-à-dire des conséquences du
péché, « à certaines conditions
déterminées » (cf Catéchisme
de l’Église catholique, § 1471). Applicable à soi-même ou à un
défunt, elle est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou
totalement de la peine. Elle est un appel à une conversion toujours plus grande
en vue de la sainteté.
Le chrétien qui cherche à se purifier de son péché et à se
sanctifier avec l’aide de la grâce de Dieu ne se trouve pas seul.
" La vie de chacun des enfants de Dieu se trouve liée d’une façon
admirable, dans le Christ et par le Christ, avec la vie de tous les autres
frères chrétiens, dans l’unité surnaturelle du Corps mystique du Christ, comme
dans une personne mystique " (Paul VI, const. ap.
" Indulgentiarum doctrina " 5)
Pour les vivants et pour les morts
Dans la communion des saints " il existe donc
entre les fidèles – ceux qui sont en possession de la patrie céleste, ceux qui
ont été admis à expier au purgatoire ou ceux qui sont encore en pèlerinage sur
la terre – un constant lien d’amour et un abondant échange de tous
biens " (ibid.). Dans cet échange admirable, la sainteté de l’un
profite aux autres, bien au-delà du dommage que le péché de l’un a pu causer
aux autres. Ainsi, le recours à la communion des saints permet au pécheur
contrit d’être plus tôt et plus efficacement purifié des peines du péché.
Ces biens spirituels de la communion des saints, nous les
appelons aussi le trésor de l’Église, ". C’est le prix infini et
inépuisable qu’ont auprès de Dieu les expiations et les mérites du Christ Notre
Seigneur, offerts pour que l’humanité soit libérée du péché et parvienne à la
communion avec le Père.
C’est ainsi que l’Église ne veut pas seulement venir en aide
aux pécheurs, mais aussi les inciter à des œuvres de piété, de pénitence et de
charité (cf. Paul VI, loc. cit. 8 ; Cc. Trente : DS 1835). C’est
toujours dans le désir de grandir dans
la sainteté, de nous rapprocher de Dieu, de nous préparer à l’éternité avec
lui, mais aussi de témoigner de son amour auprès de tous nos frères.
Pour obtenir l’indulgence
-
Faire l’œuvre prescrite par le Pape ou l’évêque
(chez nous : la consécration à Saint Joseph dans des conditions que va
préciser l’évêque : date, lieu, mode).
-
Se confesser et avoir la contrition parfaite
(regret réel des péchés, volonté de conversion, pénitence).
-
Communier à une messe dans les jours précédant
ou suivant l’œuvre prescrite.
-
Prier aux intentions du Saint Père.
L’indulgence peut s’obtenir plusieurs fois, mais pas plus
d’une fois par jour.
Conclusion
La perspective et l’intention ne sont pas mercantiles. Il ne
s’agit pas non plus de ne penser et de ne voir que par le péché. Il s’agit tout
au contraire, avec la grâce de Dieu, par les mérites de la Passion du Christ et
en usant des trésors spirituels que le Seigneur a confié à son Eglise, de se
libérer des liens du mal et de ses conséquences. Il s’agit de prendre moyens
efficaces pour réaliser en nous le salut acquis par Jésus-Christ. C’est un
moyen extraordinaire de faire grandir en nous la sainteté, d’en témoigner
autour de nous en rayonnant la sainteté et la lumière de Dieu et de nous
préparer tous à la rencontre définitive avec l’unique Créateur de tout bien.
Pourquoi se priver de tels bienfaits ? Pourquoi
refuserions-nous la grâce surtout quand elle se fait si abondante ?
Pourquoi mettrions-nous un frein à l’amour que Dieu nous porte et à notre
réponse ?
Sources : Catéchisme de l’Eglise catholique, 1992. Compendium
du Catéchisme de l’Eglise Catholique, 2005.
Site de la Conférence des Evêque de France. Site
du diocèse de Fréjus-Toulon. Site Catholique.Org
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